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Décembre 2022




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fleche31 Décembre 2022 : Pour votre réveillon

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Il y a depuis quelques jours dans les rues d’Aix-en-Provence de grandes affiches avec une belle photo de Sophie Joissains, maire de la ville, souhaitant à ses administrés de bonnes fêtes de fin d’année. Le poste qu’elle occupe semble d’ailleurs être une propriété familiale, mais une propriété à éclipses. Son père, Alain Joissains, a en effet été maire de la ville entre 1977 et1983, mais accusé d’avoir financé une partie des travaux de la villa de son beau-père avec des fonds municipaux il est condamné à deux ans de prison avec sursis.  Et c’est là qu’intervient l’éclipse : un maire UDF puis un maire PS lui succèdent.

En 2001 c’est au tour de sa mère, Maryse Joissains-Massini, d’être élue maire en 2001. Celle-ci prendra d’ailleurs son mari, l’ancien maire,  comme directeur de cabinet jusqu’en 2015. Mais au cours de ses mandats (elle sera élue quatre fois) elle est mise en examen pour trafic d’influence et détournement de fonds. Condamnée à un an d’inéligibilité, elle fait appel et la décision  sera cassée un mois avant le première tour de l’élection de 2020, ce qui lui permet de se représenter et d’être élue pour la quatrième fois, sa fille Sophie étant troisième sur la liste. Mais la maire mère (ou la mère maire) est définitivement condamnée un an plus tard et démissionne.

La fille, Sophie, qui avait été conseillère juridique de sa mère de 2002 à 2008, élue sénatrice en 2008    mais restant deuxième adjointe de sa mère de maire (ou de sa maire de mère). Elle quitte alors le sénat pour devenir maire de la ville en 2021. Au total, la famille a donc dirigé la ville pendant 26 ans, plus d’un quart de siècle.

Quel intérêt que tout cela, direz-vous ? Ce soir, vous allez sans doute réveillonner, manger, boire, rire, raconter des histoires. Alors je vous propose de lancer des paris. Par exemple, combien d’années encore cette propriété familiale va-t-elle se poursuivre ? Un petit-fils ou une petite-fille d’Alain Joissains sera-t-il un jour élu au même poste ? Quel est l’avenir de Sophie Joissains ? Bref, laissez courir votre imagination. Mais ne pariez pas trop d’argent. D’une part ce peut être dangereux pour vos finances. Et d’autre part,  vous risquez d’attendre très longtemps pour savoir qui a gagné et les placements à long terme ne sont pas toujours rentables.

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fleche28 Décembre 2022 : Le jeu des faux culs

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Vous connaissez le Scrabble ? On y joue avec des petits carrés de plastique sur lesquels il y a une lettre et un chiffre indiquant leur valeur: plus les lettres sont rarement utilisées  et plus grande est leur valeur. Par exemple, dans la version française,  la lettre E ne vaut que 1 alors que X ou Z valent 8 . En outre, en les déposant sur certains carrés du plateau, on multiplie cette valeur par deux ou trois. Le jeu consiste à écrire des mots à l’aide de ces carrés, en se branchant sur l’un des mots écrits par les précédents joueurs. Il faut beaucoup de connaissances et d’imagination pour trouver les mots qui rapportent le plus, mais il existe pour les tricheurs une application que l’on peut charger sur un téléphone portable : on y entre discrètement les lettres dont on dispose et l’application vous propose les mots possibles.

Bien sûr, il peut y avoir des discussions sur l’existence de tel ou tel mot et, de façon générale, on utilise un dictionnaire de référence, le petit Robert ou le Larousse par exemple en France. Mais, je ne le savais pas, il existe in Dictionnaire officiel du jeu de Scrabble, qui est la seule référence dans les compétitions officielles (oui, ça existe, et ça non plus je ne le savais pas)

 Or, et c’est là que je voulais en venir, une information vient de filtrer selon laquelle ce Dictionnaire officiel pourrait bientôt interdire des mots « sensibles », jugés offensants. Les éditions Larousse, qui publient ce dico, auraient reçus pour leurs prochaines versions une longue liste de ces mots : travelo, boche, poufiasse, bamboula, tarlouze, chicano, gogol… Il y aurait eu une discussion serrée entre le comité de rédaction de Larousse et l’entreprise Mattel, propriétaire de jeu, et on se serait mis d’accord sur une liste plus restreinte.

Des mots interdits dans le jeu de Scrabble ! On ne peut plus jouer tranquillement ? (J’exagère car il  y a bien longtemps que je n’y ai pas joué). Mais voilà que le politiquement correct s’infiltre jusque dans nos activités ludiques… Brassens, dans Le Pluriel, garantissait : « au faisceau des phallus on verra pas le mien ». Je ne sais pas si phallus existe dans le Dictionnaire officiel du jeu de Scrabble, mais s’il était toujours là, tonton Georges saurait nous mijoter une chanson de son cru avec tous les mots désormais interdits au Scrabble. Ca pourrait s’appeler Le jeu des faux culs. Avec un X. Qui peut rapporter 16 ou 24 points.

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fleche18 Décembre 2022 : Un pays en avant du régime chinois ?

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Il est rare que les régimes dictatoriaux reviennent sur une décision, et ce qui se passe actuellement en Iran en témoigne. Pour ce qui concerne la Chine, je n’en connais qu’un exemple. Lorsqu’en 1949 les communistes prennent le pouvoir, ils décident d’abord d’instituer une langue nationale, le pu tong hua (« langue d’unification »), défini par sa prononciation (celle de Pékin), son lexique (celui des dialectes du nord de la Chine) et sa syntaxe (celle de la littérature populaire). Le taux d’analphabétisme étant à l’époque très élevé dans le pays, il fut aussi décidé pour faciliter l’accès du peuple à l’écriture, de la simplifier. Ainsi, en 1955, le gouvernement fixa une liste de 515 caractères fréquents et de 54 particules dont on allait réduire le nombre de traits (un seul exemple : le caractère classique pour « cheval », , comportant neuf traits, fut remplacé par qui n’en comporte que trois) et cette réforme fut rapidement imposée par la presse, l’école, et surtout par Mao lui-même dont le Petit Livre rouge fut publié avec ces caractères simplifiés. Puis, en 1958, on créa un système de romanisation du chinois, le pin yin. Mao voulait d’ailleurs remplacer à terme les caractères par le pin yin, pensant que le chinois, comme toutes les autres langues du monde, devait avoir une écriture phonétique. Mais le pin yin ne note pas les tons, et il ne permettait donc pas de distinguer entre les nombreux homophones. Ainsi le son /ma/, sans indication de son ton, peut correspondre à le cheval, la mère, injurier ou une particule interrogative, qui tous se prononcent /ma/, mais avec chaque fois avec un ton différent. Et la réforme en resta là. Mais, en 1977, on décida de poursuivre la simplification des caractères. Un mouvement de protestation, mené en particulier par l’écrivain Pa Kin , se développa, arguant qu’on allait défigurer la langue  et perdre une grande partie de l’héritage culturel han. Et le pouvoir recula.

Il vient donc de reculer une deuxième fois, en mettant à la politique du « zéro covid ». Les Chinois ne peuvent toujours pas quitter le pays, mais ils peuvent s’y déplacer comme ils veulent, et on me dit que l’île de Hainan, au sud du pays, une sorte de Saint-Tropez chinois, est envahie par des touristes fortunés venus du nord. Le résultat ne s’est pas fait attendre : le taux de contamination est monté en flèche et certains spécialistes prédisent un million de morts à venir… Je ne sais pas comment va réagir la population : va-t-elle considérer que le régime se libéralise ou que le vaccin chinois est inefficace ? Ce qui est sûr, c’est que la première hypothèse a été immédiatement contredite dans les faits : au Tibet, on vient de lancer une opération de fichage ADN, qui avait déjà été menée chez les Ouighours grâce à des « visites médicales gratuites », gratuites mais obligatoires. On se demande à quoi peut bien servir ce fichage…

Alors, libéralisation ? Disons pour être modéré que si le pouvoir communiste a fait un pas en avant, il l’a fait suivre de trois ou quatre pas en arrière.

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fleche7 Décembre 2022 : Florilège

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Mon dernier billet commençait par « la politique permet parfois de rire ».  Nous y revoilà. Le prix « Press club humour et politique » a été décerné pour l’année 2022 à Fabien Roussel pour cette phrase : « La station d’essence est le seul endroit en France où celui qui tient le pistolet est aussi celui qui se fait braquer ». Et le prix du jury été attribué à Nicolas Sarkozy pour avoir déclaré à propos de la candidature de Valérie Pécresse à la présidentielle : « Ce n’est pas parce que tu achètes de la peinture, une toile et des pinceaux que tu deviens Picasso. Valérie Pécresse, elle a pris mes idées, mon programme, et elle a fait 4,8% ».  

D’autres « artistes » ont également été distingués. Edouard Philippe par exemple, déclarant à propos de Mélenchon : « Il faut une certaine audace pour que quelqu’un qui a été battu à une élection où il était candidat puisse penser qu’il sera élu à une élection où il n’est pas candidat ». Ou encore Sandrine Rousseau déclarant « Les SDF meurent plus de chaleur l’été que l’hiver ». Ou enfin Richard Ferrand : « Elizabeth Bornes est formidable mais personne ne le sait ».

Bref ça tire dans tous les coins, vers le pouvoir, la gauche, la droite… Tiens, il manque l’extrême droite. Marine Le Pen ne serait-elle pas drôle ?  Ou est-elle volontairement épargnée ?

 

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Novembre 2022




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fleche27 Novembre 2022 : Votre femme est trop bavarde...

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La politique permet parfois de rire un peu. Depuis le scandale Hanouna (voir mon billet du 19 novembre) et les prises de bec et les insultes permanentes à l’Assemblée nationale, dues essentiellement au Rassemblement national et aux Insoumis, les journalistes rappellent à juste titre qu’il en fut de pires à différentes époques de la vie politique française. Et, depuis quelques jours, circule une répartie savoureuse.

Un jour, prononçant un discours, Pierre Mendès France fut interrompu par un antisémite qui lui cria :Ta gueule, le circoncis ». Et Mendès France aurait répondu : « Décidément votre femme est trop bavarde Monsieur ».

Il y a cependant un problème. Après avoir bien ri, j’ai cherché à vérifier cette anecdote. Elle circule partout sur Internet, mais sans aucune référence ni indication de date. Je l’ai pour ma part entendue hier soir dans la bouche du journaliste Jean-Michel Aphatie sur une chaîne du service public. Mais je doute de la véracité de cette histoire : le personnage assez austère de Mendès France ne plaide pas en faveur d’une telle répartie, et l’on peut donc avoir des doutes sur le sérieux de certains journalistes.

Autre chose qui n’a rien à voir. Je parlais dans mon dernier billet du projet de loi sur l’interdiction de la corrida déposé par Aymeric Caron. Il a dû le retirer, pour cause d’encombrement dans l’ordre du jour.. C’est ce qu’on appelle un député dépité.

 

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fleche23 Novembre 2022 : Des souris et des chats (et aussi des taureaux)

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Je ne vous parlerai pas de la coupe du monde (ou coupe immonde) de football. Je ne rien connais au foot, ne regarde jamais de match, et nous savons tous que ce petit confetti bourré de gaz et donc de fric qu’est le Qatar (qu’en revanche je connais un peu, pour y être allé une fois, pas en touriste mais en conférencier) achète tout ce qu’il veut.

Non, je voudrais vous parler de tauromachie. Dans une partie de ma vie, j’ai assisté à des courses de taureaux. J’en connais les nuances, le vocabulaire, la cruauté et la beauté. J’ai cessé d’y assister, mais ne songerais jamais à les interdire. Nous avons tout entendu sur le sujet en quelques jours, depuis que le député mélenchoniste Aymeric Caron tente de faire voter une loi interdisant ces courses. Je l’ai vu souvent naguère, à la télévision, quand chaque samedi soir il tentait avec morgue et mépris de culpabiliser ceux qui n’étaient pas véganes.

Luc Le Vaillant, dans Libération d’hier, a écrit un article remarquable, dans lequel il fait parler un taureau. Ca s’appelle Lamento d’un toro bravo, et en voici la fin (c’est donc un taureau qui parle)

« Paradoxalement, j’ai moins de prévention envers l’un de mes adversaires naturels.  Raphaël Raucoule, torero nîmois de 23 ans, surnommé « El Rafi » a été éduqué pour m’embrocher. Risquant sa vie au quotidien et déjà star en son domaine, il vient comme il peut tenter de faire perdurer cet univers que Caron et les siens aimeraient voir englouti sous les flots de la réprobations générale et de la commisération pour des souffrances dont je n’au jamais parlé à personne. Sans doute ma préférence tient-elle aussi au fait que, d’un coup de corne, je peux estoquer El Rafi. Quand jamais Caron n’aura le cran de venir se dresser devant moi, bravache et angoissé, agitant la cape rouge sang que son parti brandit pourtant si aisément ».

Mais si, comme c’est probable, Caron n’arrivera pas à faire passer sa loi (je sais, sans doute pour des raisons de lobbies divers, en particulier celui de la chasse), je lui suggère un autre combat. Interdire aux chats de jouer cruellement avec les souris avant de mettre fin à leur vie et de les bouffer…

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fleche19 Novembre 2022 : Problèmes

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Il y a sur la chaîne de télé C8 une émission, Touche pas à mon poste, que je n’ai jamais vraiment suivie. J’y suis passé trois ou quatre fois par hasard, en cherchant autre chose, et j’ai été chaque fois frappé par la vulgarité qui y fleurissait. Vulgarité de son animateur, Cyril Hanouna, des membres de l’équipe et du public qui fait un triomphe à ces vulgarités. Problème : l’émission a chaque jour environ deux millions de spectateurs qui semblent donc apprécier cette ambiance particulièrement réac.

Si je ne regarde presque jamais TPMP, j’en entend en revanche souvent parler, comme tout le monde je suppose, car Hanouna a déjà eu pas mal de problèmes pour ses dérapages. Et jeudi dernier, cela a été un feu d’artifice. Résumons : Un invité, le jeune député mélenchoniste Louis Boyard, est venu parler de l’Ocean Viking, ce navire chargé de migrants qui a eu le plus grand mal a trouver un port. Boyard veut expliquer que de riches capitalistes appauvrissent l’Afrique, pillent son pétrole, abattent ses forêts. Et il cite un nom : Vincent Bolloré. Problème (je sais, cela fait trois fois que j’utilise ce mot, mais ce ne sera pas le dernier), problème donc, Bolloré est la patron de la chaîne C8, il est aussi le patron de Canal +, d’Europe 1, d’un certain nombre de maisons d’édition et sans doute bientôt de l’hebdomadaire Paris Match. Et on ne touche pas au patron !

Hanouna devient donc furieux, pète (ou fait semblant de péter) les plombs et se lance dans une série d’insultes : tocard, abruti, bouffon, t’es une merde… Boyard lance qu’on n’insulte pas un élu de la République, Hanouna réplique j’en bats les couilles et, finalement, Bolloré t’a donné de l’argent. Car, problème (cinquième fois), Louis Boyard a été chroniqueur dans cette émission. Quoi ! Un futur député de la France Insoumise chroniqueur dans une émission réac ! Oui, et re-problème, il n’était pas le seul : Raquel Garrido, qui fut un temps porte-parole de LFI et avocate de Mélenchon, a également été chroniqueuse chez Hanouna (donc chez Bolloré) avant de devenir députée. Beaucoup de problèmes (septième fois) donc.

Boyard a quitté l’émission sur les quolibets du public, toujours dévoué au gourou Hanouna, il porte plainte, Hanouna aussi, et l’affaire fait bien sûr fait le buzz, on en parle partout, y compris ici. Une petite précision : durant la dernière campagne présidentielle, l’invité préféré de l’émission (et, d’ailleurs, de toute la chaîne) était Zemmour, et le décor est ainsi planté. Mais si le décor est clair, l’intrigue l’est moins. Tout le monde sait que cette émission est réac, qu’elle défend des positions tirant sur l’extrême droite, mais certains politiques s’y bousculent parce qu’ils savent qu’elle est très suivie par un public qu’ils ne touchent pas ailleurs. Pour ne pas faire de jaloux, citons en deux : Marlène Shiappa, sous-ministre macroniste, et Jean-Luc Mélenchon, qui n’a d’ailleurs pas beaucoup défendu Boyard après ce clash . D’ailleurs il savait où il allait, Boyard, simplement il espérait en sortir vainqueur…

Problème plus large : Hanouna et son émission sont le signe d’un grand changement dans le champ politique à la télévision. Peu ou plus de débats, d’échanges d’idées mais bastonnade médiatique, vulgarité, insultes, et un public ravi qui applaudit à tout rompre, conspue les vaincus (c’est bien connu : vae victis comme on sait, « malheur aux vaincus ») et en redemande. Ca n’est à l’honneur ni de la démocratie ni de la télévision. Problème donc. Tiens, je ne suis pas arrivé à dix…

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fleche12 Novembre 2022 :  Yasmine Hammamet

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Je viens de passer quelques jours en Tunisie, au congrès des professeurs de français dans les pays arabophones. Cela se passait à Hammamet,il ville que je connais depuis près de soixante-dix ans. C’était à l’origine une station balnéaire, dont on disait qu’elle était surtout fréquentée par deshomosexuels, mais on parlait surtout  de sa voisine, Nabeul, qui était, est toujours, la capitale de la poterie.

Mais le congrès avait lieu à Yasmine Hammamet, un ensemble développé depuis un peu plus de 20 ans à dix kilomètres au sud de l’Hammametde mon adolescence. Il s’agit d’une sorte de reproduction d’une médina arabe couvrant 277 hectares, entourée de remparts, regroupant une cinquantaine d’hôtels,luxueux pour la plupart, un centre de congrès (là où j’étais), un « souk » et un parc où l’on voit un énorme King Kong, des éléphants, d’autres animaux,le tout en plâtre, bref une sorte de Disneyland donnant aux touristes une version aseptisée de l’idée qu’ils se font d’une ville orientale.  On y trouve un café Oum Kalthoum, présenté comme la reproduction de celui que la célèbre chanteuse égyptienne auraitfréquenté au Caire, une marina et, à quelques kilomètres, deux golfs. Les hôtels pratiquant presque tous le « all inclusive », les restaurants sontpresque vides, et la nuit les rues sont vides.

Je suis retourné à ce qu’on appelle « Hammamet centre », une vrai ville celle-ci, où j’ai pu acheter des journaux,introuvables à Yasmine Hammamet. J’y ai retrouvé une circulation normale, c’est-à-dire des embouteillages, une vie normale, des rues plus ou moins propres, du bruit,des cris, alors qu’ à Yasmine Hammamet tout semble nettoyé à l’eau de javel et qu’on ne voit que des cars de touristes…

Bref, j’ai participé à un colloque intéressant, mais dans un environnement qui donne à réfléchir sur les méfaits du tourisme. Les avionsdevenant de plus en plus coûteux et polluant notre terre, on peut imaginer que bientôt, en France, sur des terres agricoles délaissées, on construira descentres de vacances « comme au Maghreb », « comme à Tahiti », « comme à l’île Maurice », « comme au Sénégal », « commeà Rio », à votre choix… Le Club Méditerranée devrait y penser. Pour le climat, et pour se bronzer les fesses, pas de problèmes. Le réchauffementclimatique devrait y pourvoir, et si cela ne suffisait pas, le Qatar, après avoir climatisé la coupe du monde de football, trouvera bien une solution… Nous vivons une époque moderne !

 

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Octobre 2022




 

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fleche27 Octobre 2022 : Nouvelles

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Bonne nouvelle (enfin pas pour vous ni pour moi) : en Grande-Bretagne, avoir été « prime minister » vous donne droit à une retraite d’environ 130.000 euros par an, et ce quel que soit la durée de votre mandature.  Ainsi Liz Truss, qui vient d’occuper ce poste pendant 40 jours, peut y prétendre. Elle est pas belle la vie ?

Mauvaise nouvelle pour le peuple tunisien. Robocop (c’est ainsi que certains appellent le président, qui a certes parfois l’air autiste mais se comporte en autocrate) vient de prendre un décret lui permettant de punir de prison ou d’amende quiconque diffuserait « de fausses nouvelles, déclarations, rumeurs ou documents falsifiés » mettant en cause « l’ordre public » ou la « sécurité publique ». L’ennui c’est qu’aucune de ces notions n’est juridiquement définie. Robocop peut ainsi mettre en prison n’importe qui pour n’importe quel motif. Dura lex sed lex. C’est pas beau le pouvoir ?

Bonne ou mauvaise nouvelle pour le peuple brésilien ? Tout se jouera ce dimanche. Lula a devancé Bolsonaro au premier tour, mais avec un écart plus faible que ce que prévoyaient les sondages. Et la situation est très serrée, d’autant plus que le sortant semble prêt à tous les coups fourrés. Elle est pas belle, la démocratie ?

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fleche15 Octobre 2022 :  Notes canadiennes

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Je viens de passer quelques jours au Canada, plus précisément au Nouveau Brunswick, pour assister à un colloque sino-canadien passionnant, organisé par l’université de Moncton et l’université d’études internationales de Shanghai. Mais là n’est pas mon propos. Au cours des cinq ou six voyages que j’ai faits dans ce pays, j’ai chaque fois été frappé par une sorte de surenchère canadienne sur le grand voisin américain dans le domaine du politiquement correct.

Je pense à des détails, comme par exemple l’interdiction, sur certains campus, de se parfumer, car cela peut gêner des gens (mais rien n’interdit de puer des pieds), ou à des choses plus générales, comme le choix sur certains formulaires où l’on demande votre sexe entre le « masculin », « féminin » ou « autre ». J’ai ainsi vu des professeurs s’appliquer à ne jamais prononcer « jeune homme » ou « jeune femme » mais « jeune personne », ou devoir pour se définir eux-êmes choisir entre les catégories « he », « she » ou « they ». Mais ce qui m’a le plus frappé est le traitement des indiens, qu’on ne doit d’ailleurs pas appeler « indiens » mais « premières nations », adaptation de la formule US « native americans ».

Chacun le sait, les indigènes ont été, du Nord au Sud du continent, massacrés, spoliés, méprisés, et la colonisation européenne les a généralement réduit, statistiquement, à peu de choses. Ainsi, dans un énorme pays comme le Brésil, ils ne représentent plus que 0,4% de la population, et au Canada on compte que 4% de la population est d’ascendance indienne. Or, à l’ouverture du colloque auquel je participais, un responsable de l’Université a lu à toute vitesse un texte officiel déclarant que l’université de Moncton reconnaissait que ses trois campus étaient « situés sur le terres ancestrales non cédées de Malécites et de Mi’kmaq », que ces nation autochtones étaient régis par les traités de paix signés avec la Couronne britannique au 18° siècle, que ces traits n’abordaient pas la cession des terres et ressources, etc. (le texte est plus  long). S’ensuivaient une courte cérémonie au cours de laquelle un couple de Malécites porteurs de brûle-parfums se tournait vers le haut, le bas et les quatre point cardinaux, pour que notre réunion se passe bien. Quelques jours plus tard, nous étions confiés à un « spectacle » : trois femmes alignées tapaient chacune sur un tabourin, et quatrième esquissait quelques pas de danse, toutes chantant une chanson dans une langue qu’une seule d’entre elles connaissait un peu. J’avoue avoir été très gêné. J’ai vu dans différents pays africains ou asiatiques ce genre de manifestation dans lesquelles des peuples dominés, des cultures en voie de disparition, étaient ainsi donnés en spectacle aux touristes, ce qui à mes yeux est la forme ultime de la colonisation : l’humiliation. Entre le Club Méditerranée où, m’a-t-on dit, cela est fréquent, et l’université canadienne dont je traite, la différence n’est pas grande. D’un côté on satisfait les touristes, de l’autre on donne bonne conscience aux bobos. Mais cela ne rend pas aux autochtones ce qu’on leur a volé.

Pour finir, un « petit » détail. J’ai demandé si les langues de ces membres des premières nations étaient enseignées dans le département de langues. Réponse négative. Mais on m’a rassuré : le couple porteurs de brûle-parfums et les quatre chanteuses étaient payés.

 

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Septembre 2022




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fleche29  Septembre 2022 : C'est la faute à...

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Le 21 septembre, je parlais ici de Sandrine Rousseau qui préparait de façon assez inélégante le congrès des écolos en s’attaquant à Julien Bayou. Elle avait quelques jours avant lancé une bombinette en expliquant que le barbecue était une histoire de mecs (sans doute une contribution théorique à l’ écolo-féminisme) et le communiste Fabien Roussel avait rétorqué que la viande que les gens mangeaient ne dépendait pas de ce qu’il avaient dans leur slip mais dans leur portefeuille.

Bref Rousseau veut faire parler d’elle à tout prix et place des peaux de bananes sous les pieds de ses concurrents pour la première place dans un micro-parti. Car derrière tout cela on sent une course au pouvoir assez nauséabonde. Chez les insoumis ça grenouille pour prendre la place d’un Mélenchon qui va bientôt être renvoyé à ses chères études, et chez les écolos Rousseau mélangeant dogmatisme féministe et dogmatise pseudo écologiste se bat pour prendre le pouvoir dans un parti qui semble ne plus exister : pendant ce temps, les écolos sont singulièrement muets sur l’écologie. N’ont-ils plus rien à dire sur le nucléaire ? Sont-ils paralysés par leurs contradictions ?

Allez, pour finir sur une note littéraire, il y avait dans le Canard enchaîné d’hier un dessin représentant S. Rousseau et, dans une bulle : « Bayou dans le ruisseau, C’est la faute à Rousseau ». Pour ceux qui ont la mémoire courte, Victor Hugo dans Les Misérables faisait chanter par Gavroche  « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau c’est la faute à Rousseau ».

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fleche27  Septembre 2022 : Comparaison est-elle raison ?

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On a beaucoup parlé la semaine dernière de la mort du cinéaste Jean-Luc Godard. Il allait avoir 92 ans, et a tenu à faire savoir qu’il avait décidé de sa mort et avait eu recours au suicide assisté. Il y a deux jours la Suisse a décidé, par une «votation» de prolonger l’âge de la retraite pour les femmes de 64 à 65 ans (c’était déjà  le cas pour les hommes). Et j’avais quelques jours auparavant lu dans le quotidien suisse Le Temps que le but était, à terme, de porter l’âge de la retraite à 67 ans pour tous. Deux faits qui n’ont aucun rapport ? Je n’en sais rien.

Il se trouve que l’’actualité politique en France porte actuellement sur deux sujets semblables. Le premier, dont on parle beaucoup, concerne l’éventuelle réforme du système du régime des retraites, et le second, qu’on évoque à peine mais qui va venir sur le tapis concerne la fin de vie et le droit au suicide assisté, ou le droit de mourir dans la dignité. Tous les syndicats refusent qu’on touche aux retraites, et bien sûr  quand la question du suicide assisté sera posée, les oppositions, surtout religieuses, vont de déchaîner.

Deux pays voisins, deux démocraties, et deux rapports très différents aux mêmes questions, ou presque. Que faut-il en conclure. Comparaison est-delle raison? Encore une fois, je n’en sais rien. Mais, comme on dit en anglais : Put that in your pipe ans smoke it.

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fleche21  Septembre 2022 : Croissance exponentielle :

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Il est fréquent que le vocabulaire scientifique passe dans les discours quotidiens, avec le plus souvent une sorte de dévaluation sémantique.  C‘est par exemple le cas de l’expression croissance exponentielle, que l’on entend souvent mise à toutes les sauces, en particulier avec le sens de « croissance rapide ». En fait, il s’agit d’une croissance qui débute lentement. Par exemple si une cellule se divise en deux, puis que chacune des nouvelles cellules se divisent à leur tour en deux, on passe à 4, 8, 16, etc., et on arrive plus ou moins vite à des chiffres astronomiques selon le temps que prend une division. Ainsi, l’augmentation d’ une population humaine est moins rapide que celle d’une population de lapins, le temps de gestation de la première étant de neuf mois et celui de la seconde d’un mois.

Il y a exactement une semaine, un petit article dans le Canard Enchaîné, presque un écho sans beaucoup de détails, disait que la femme du député Adrien Quatrennens, considéré comme probable successeur de Jean-Luc Mélenchon, avait déposé une « main courante » à la police, dans laquelle elle déclarait qu’il l’avait frappée. Huit jours plus tard, on ne peut pas ouvrir un journal, écouter une radio ou une télévision, sans en  y trouver un écho, avec d’ailleurs des articles ou des  émissions de plus en plus longs. Il faut dire que Méléchon a ajouté de l’huile sur le feu en critiquant d’abord « la malveillance policière, le voyeurisme et les réseaux sociaux » avant de vanter le « courage » de Quatrennens. Sandrine Rousseau en a d’ailleurs profité pour laisser perfidement entendre que Julien Bayou, le secrétaire général de leur parti commun (Europe Ecologie Les Verts), était dans la même situation. Petit détail : le prochain congrès d’EELV doit se tenir en décembre…

Bon, laissons Méléchon de côté, sa tendance à dire parfois n’importe quoi est déjà connue. Laissons aussi de côté les tactiques de Rousseau. Mais il est vrai que les réseaux sociaux sont un bouillon de culture, au sens biologique d’abord, un liquide dans lequel se développent des microbes, et au sens courant aujourd’hui, un milieu dans lequel se multiplient des idées ou des informations, vraies ou fausses, et le plus souvent fausses : c’est d’ailleurs une bonne définition des réseaux sociaux.

Pour changer, ou presque, de sujet, on parle aussi de décroissance exponentielle,. Par exemple, s’il y a dans un tournoi quelconque  128 candidats, il n’y en aura plus que 64 au tour suivant, puis 32, 16, etc. pour en arriver à 4, 2, et au vainqueur. Et cette décroissance exponentielle est également fréquente dans la vie publique. Exemples ? Qui parle encore de l’affaire Benalla ? Des nombreuses affaires concernant les Républicains (Karachi, la Lybie, Sarkozy)? A vous de compléter la liste….

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fleche15 Septembre 2022 : Ceci n'est pas une pub :

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Elle ne peut pas échapper à ceux qui, comme moi, regardent surtout les chaînes de télévision du service public : une publicité qui passe tous les jours, avant la météo, puis avant le journal de 20 heures, en deux parties, comme une saynète en deux épisodes. On y voit une famille un peu nunuche. Le fils, adolescent chevelu peint. Il peint sans cesse, essentiellement des fruits et des légumes, parfois exactement la même nature morte, réalisée explique-t-il aujourd’hui, hier, avant-hier, le jour d’avant, et d’avant encore. La mère le trouve génial : « C’est beau ! C’est beau ! Quel talent !» Et lorsque le père s’énerve elle réplique : « Mais il crée ! » Bref, une famille un peu caricaturale, un peu énervante, comme il doit y en avoir des centaines de milliers en France et en Navarre.

Problème : malgré ma bonne volonté (enfin, n’exagérons pas, ma bonne volonté a ses limites) je ne sais pas ce que veut nous vendre cette pub. Je comprends qu’il s’agit de fraîcheur, de produits frais, mais suis incapable de citer le nom d’une marque. Et comme il est hors de question de mettre en cause mes capacités cognitives (je ne suis pas très jeune, mais n’exagérons rien), j’en conclue que la pub est mal foutue. Ce qui me réjouit. Lorsque le capitalisme bredouille dans ses tentatives de nous fourguer je ne sais pas quoi, il ne faut pas bouder notre plaisir.

A moins que… A moins qu’il ne soit plus malin qu’il n’y paraît. Qu’il donne dans le surréalisme. Comme Magritte avec son célèbre tableau, Ceci n’est pas une pipe, il nous donnerait à voir quelque chose comme ceci n’est pas une publicité. Mais ce serait quoi, alors ? De l’argent jeté par les fenêtres ? Ce qui est sûr, c’est que les trois acteurs, vu leur jeu, n’ont sans doute pas un grand avenir. Mais il faut bien qu’ils gagnent leur vie, les pauvres. Laissons les vivre. Ah tiens ! C’est peut-être ça : une pub contre l’interruption de grossesse…

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fleche11 septembre 2022 : Tant mieux si la route est longue : Souvenirs de souvenirs, 1942-2022

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Aux éfitions Lambert-Lucas et disponible dans toutes les (bonnes) librairies :

Louis-Jean Calver (2022) : Tant mieux si la route est longue : Souvenirs de souvenirs, 1942-2022

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fleche3 septembre   2022: Shrinkflation

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Le verbe to shrink signifie en anglais « rétrécir ». On l’utilise pour le linge qui rétrécit au lavage, pour les revenus qui baissent, mais il est aussi devenu dans la langue courante un substantif, shrink, qui désigne le psychanalyste (il nous rétrécit le cerveau). Et un néologisme vient de déferler dans les médias, shrinkflation (sur le modèle d’inflation, bien sûr) pour désigner une pratique frauduleuse, à la limite du gangstérisme, qui se répand dans la distribution alimentaire.

La pratique est simple : au lieu d’augmenter le prix de vente d’un produit, on en diminue la quantité. Ainsi dans les boites de fromage Kiri, les petits paquets ne pèsent plus 20 grammes mais 18. Ou les bouteilles d’eau Salvétat ont diminué de 10 centilitres. Ou encore, dans une boite de chocolat, on diminue le nombre de morceaux en remplaçants les absents par un bourrage de plastique ou de carton. Lorsque le contenant est opaque, qu’on ne voit pas la quantité de liquide qu’il contient (par exemple certaines bouteilles de sirop), on la diminue. Et mieux encore, il arrive que la quantité du produit diminue mais que le prix augmente. Ainsi la marque Lindt fait passer la boite de « chocolats Pyrénéens » de 30 à 24 morceaux, ce qui n’empêche pas son prix d’augmenter de 4%. Deux grammes par-ci, deux centilitres par-là, quelques morceaux en moins, cela peut sembler peu de choses. Mais pensez aux dizaines ou centaines de milliers de vente de ce produits, plus peut-être, et vous arrivez à des chiffres énormes.

Tout bénéfice, donc. Et bien sûr tout est fait pour que les clients ne s’en rende pas compte. Alors cherchez sur les sites des associations de consommateurs la liste de ces marques indélicates (qu’en terme choisi cela est dit !) et rayez-les de vos achats.


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Août 2022




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fleche16 août   2022: Bostosauro

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Les Ukrainiens ont inventé un verbe, macronete (« macroner »), avec de sens de paraître concerné par une situation mais de ne rien faire. « Arrête de macroner » signifie donc arrête d’hésiter, décide-toi à agir. Ces commentaires ironiques s’accompagnent en outre de remarques sur l’habitude prise par Macron, chaque fois qu’il a téléphoné à Poutine,  de faire publier des photos de lui, mal rasé, en sweat, l’air préoccupé. Le Kremlin a d’ailleurs fait fuiter des bruits selon lesquels Macron appelait souvent mais que Poutine ne répondait pas toujours, irrité par ce qu’une journliste américaine a baptisé le « macroning ».

Ce n’est pas la première fois que le nom de politiques sert à se moquer d’eux ou de leur comportement. Dans les années 1960, au Sénégal, on traitait de « Senghor » (le premier président de la République) ceux dont on pensait qu’ils étaient trop conciliants avec l’ancien colonisateur.

Et j’apprends par une amie brésilienne que Bolsonaro s’est vu pour sa part attribuer un mignon surnom : Bostosauro. C’est joli, non ? Ca rime avec dinosaure, rappelle le grec σαρος (« lézard »), évoque les sauriens  au cerveau sous-dimensionné, et ça commence par bosto, renvoyant à bosta (en portugais, « merde »). En gros, traduction libre, « lézard préhistorique de merde». La créativité linguistique populaire dépasse parfois en efficacité tous les discours politiques.

 

Ceci dit je pars quelques jours en vacances. A mon retour je vous donnerai des nouvelles de mon livre à paraître début septembre.

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fleche14 août   2022: La circulation de la bêtise et du crime

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Avant qu’en  février 1989 l’ayatollah Khomeyni lance « Au nom de Dieu tout-puissant. […] Je veux informer tous les musulmans que l'auteur du livre intitulé Les Versets sataniques, qui a été écrit, imprimé et publié en opposition à l'islam, au Prophète et au Coran, ainsi que ceux qui l'ont publié et connaissent son contenu, ont été condamnés à mort. J'appelle tous les musulmans zélés à les exécuter rapidement, où qu'ils se trouvent… », peu de gens dans le monde connaissaient le mot fatwa (de l’arabe فتوىfatwa (« jurisprudence, opinion légale »).

Son espace s’est considérablement élargi et Il existe aujourd’hui dans toutes les langues. Les mots circulent, la bêtise et l'intolérance aussi. Surtout lorsqu'il s'agit de la bêtise et de l'intolérance au carré, et des  pires: la bêtise et l'intotérance religieuses.

  Et, 33 ans après, un imbécile s’est jeté avec un couteau sur Salman Rushdie dans une université américaine.

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fleche8 août   2022: Dominici

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L'affaire Dominici a débuté il y a 70 ans, lorsque fut découvert l'assassinat d'une famille britannique en Haute-Provence. Dans un livre sur lequel je suis en train de travailler, je consacre tout un chapitre aux problèmes linguistiques dans les rapports entre justiciables et tribunal. J'y étudie des exemples réunionnais, italiens, marocains et celui de Dominici. Philippe Blanchet, qui a lu ce chapitre (je l'avais consulté sur des points de syntaxe du provençal) l'utilise dans un long billet sur l'affaire Dominci. A lire ici:

https://blogs.mediapart.fr/philippe-blanchet/blog/080822/laffaire-dominici-et-le-mystere-de-sa-condamnation-une-question-de-langues  

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fleche2 août   2022: Verre d'eau

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Une nouveauté vient d’apparaître dans le bistrot dans lequel je vais tous les matins. Un ami avec qui j’étais demanda, comme tous les jours, un verre d’eau avec son café (pour ma part je n’en prends jamais, et ce qui suit est donc très altruiste). La serveuse, gênée, lui répondit que  la patronne avait décidé que dorénavant on ne donnerait plus de verre d’eau mais qu’on pouvait acheter une petite bouteille. Dans un mouvement purement altruiste, donc, ou plutôt en trois clics purement altruistes sur Google, j’ai trouvé le texte suivant, que de façon toute aussi altruiste je mets à votre disposition, au cas où…

« Les débits de boisson, comme les établissements de restauration, sont tenus d’indiquer de manière visible sur leur carte ou sur un espace d'affichage la possibilité pour les consommateurs de demander de l'eau potable gratuite. Ces établissements doivent donner accès à leurs clients à une eau potable fraîche ou tempérée, correspondant à un usage de boisson. Cette obligation est issue du III de l’article L.541-15-10 du code de l’environnement (article 77 de la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire). Ce texte s'appliquera à compter du 1er janvier 2022 ».

Qu’on se le dise !

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Juillet 2022






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fleche29  juillet 2022: Patriarche et cafards

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Changeons de continent. Après l’Assemblée nationale française évoquée dans mon précédent billet, passons au parlement libanais dont le président, il y a trois jours, mardi dernier, a lancé à une députée, par ailleurs professeure d’université, Halima Kaakour, membre du mouvement « Contestation » : "Tais-toi et assieds-toi". Cette dernière lui répond qu’il est inadmissible de parler de cette façon, qu’il faut en finir avec la « société patriarcale ». Un autre député se lève alors, proteste, demande que cet échange ne figure pas dans le compte-rendu de séance et menace dans le cas contraire d’un grave conflit religieux. Pourquoi un conflit religieux ? C’est simple. Le député ne s’élevait pas contre la « société patriarcale », il ne volait pas au secours de sa collègue. Il avait compris qu’en parlant de "société patriarcale" elle insultait le patriarche maronite. Ca ne s’invente pas.

Dans la même séance une jeune députée, Cynthia Zarazir,  du même mouvement politique, protestait parce qu’on lui avait donné un bureau sale, rempli de vieux exemplaires de Playboy et de préservatifs usagers, et qu’elle n’avait pas de place de parking pour sa voiture. « Si l’on traite ainsi une élue, comment traitera-t-on le peuple, qui n’a même plus de voix ? ». Un élu du parti Amal (très lié au régime islamiste itanien), Kabalan Kabalan, l’a alors traitée se Sarassir, jeu de mot douteux sur son patronyme : Sarassir est le pluriel du mot arabe sarsur signifiant « cafard ». Au liban, contrairement à l’économie, la misogynie se porte bien.

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fleche23  juillet 2022: A la volée...

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Avant-hier soir, pour m’éloigner un instant d’un travail un peu ennuyeux, je suis allé jeter un coup d’œil sur la chaîne parlementaire. Je suis tombé sur le débat, à l’Assemblée nationale, concernant le coût de l’énergie et j’ai pris quelques notes à la volée. La caméra filmant les parlementaires lorsqu’ils prennent la parole depuis leur place dans l’hémicycle nous donne souvent à voir leur environnement immédiat et l’image est parfois instructive. Ainsi, pendant qu’une députée de la France insoumise lit son texte, on voit à sa droite un autre député, Adrien Quatennens, l’air indifférent, tapant sur son ordinateur portable. Soudain on entend des applaudissements, Quatennens semble se réveiller, ou revenir au débat, applaudit quelques secondes et revient à son ordinateur. Cette scène se reproduira deux ou trois fois. Dans un autre coin de l’hémicycle, un député LR intervient et on voit derrière lui une femme en train de taper un SMS ou de faire une recherche sur son téléphone portable. Autre notation à la volée, un député que je n’ai pas pu identifier lance : « Si nous avons un hiver vigoureux (…) et même s’il n’est pas vigoureux ». Il voulait sans doute dire rigoureux. Puis j’ai zappé un instant vers une chaîne d’info pour y apprendre qu’un père était allé au travail en oubliant que son bébé était derrière lui dans la voiture. Le bébé est mort, victime de la canicule. Hasard absolu, mais nous étions toujours dans le climat vigoureux. Et je suis retourné à mon travail un peu ennuyeux.

 

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fleche19  juillet 2022: Canicule

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L’histoire se répète parfois, en balbutiant disait Marx. Il y a seize ans,  le 24 juillet 2006, je mettais en ligne le petit texte que je  reprends ci-dessous.

Le spectre de la canicule semble hanter les responsables politiques, et les media en font leurs choux gras. Mais derrière la chaleur, les vapeurs, les ventes de climatisateurs et l'augmentation de la consommation en électricité, canicule dit au linguiste une histoire plus drôle.

Le mot vient du latin canicula, diminutif de canis, qui signifiait donc "petite chienne" (A propos, nous avons en français un mot pour désigner le "petit chien", chiot, mais rien pour la "petite chienne", chiotte étant utilisé en un autre sens...). Mais revenons à la canicule. Le mot latin va être utilisé pour désigner une étoile, Sirius, que l'on appelait aussi "Chien d'0rion".Or cette étoile se lève et se couche en même temps que le soleil entre le 23 juillet et le 24 août, c'est-à-dire au moment des plus grandes chaleurs. Cette période a donc été nommée canicule (canicola en italien, canicula en espagnol) par référence aux mouvements de l’étoile.

 

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fleche17  juillet 2022 : Chez ces gens-là

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Les propos de Caroline Cayeux, ministre nouvellement nommée, ont déclenché une tempête. Ils méritent d’être cités. A ceux qui lui rappelaient qu’à la période de la manif pour tous elle avait déclaré que le mariage pour tous était « contre la nature », elle a répliqué : « Je maintiens évidemment mes propos, mais j'ai toujours dit que la loi, si elle était votée, je l'appliquerai", ajoutant "J'ai beaucoup d'amis parmi tous ces gens-là".

Cette dernière phrase doit être analysée à deux niveaux. Tout d’abord elle reprend un archétype du discours raciste, du genre « Je ne suis pas raciste, d’ailleurs j’ai un ami noir » ou « Je ne suis pas antisémite, d’ailleurs j’ai un ami juif ». Et s’y ajoute bien sûr le segment que tout le monde a repris et dénoncé: « ces gens-là ».

Rappelons tout d’abord, ironiquement, que gens est dérivé d’un verbe latin, gignere, signifiant « engendrer ». Plus sérieusement, on le retrouve dans des expressions comme  les gens de lettres, braves gens, genre d’armes, gens de robe, gens de cour, gens de mer, qui ne sont pas nécessairement injurieux. Et le Parti communistes français a longtemps parlé des simples gens (c’est-à-dire gens du peuple), tandis que d’autres parlaient des vrais gens par opposition aux élites, aux hommes politiques qui ne comprennent rien aux problèmes du peuple. Mais qui rend la formule de Caroline Cayeux insupportable, c’est en fait l’adverbe , qui désigne ici toute la communauté gay (j’utilise un terme générique car la suite LGBT s’allonge tous les jours et je n’arrive à suivre).

Ces gens-là.  Je crois inutile de m’attarder longtemps sur l’ analyse sémantique de ces mots. Il suffit de rappeler quelques passages de la chanson de Jacques Brel 

 Faut vous dire, Monsieur Que chez ces gens-là On n'pense pas, Monsieur On n'pense pas On prie

Faut vous dire, Monsieur Que chez ces gens-là On n'vit pas, Monsieur On n'vit pas On triche

Faut vous dire, Monsieur Que chez ces gens-là On n'cause pas, Monsieur On n'cause pas on compte

Maintenant, petite question : A votre avis, Jacques Brel visait-il la communauté gay ou des « gens » du genre Caroline Cayeux ? Vous avez une heure pour rédiger votre copie.

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fleche12  juillet 2022: Méfiance ou posture?

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La « motion de défiance » déposée par les quatre partis composant la NUPES a donc été repoussée, ce dont personne ne doutait : il n’y avait aucun suspense. Elle constituait une double originalité. D’une part son intitulé, qui n’existe pas dans la nomenclature parlementaire, et d’autre part le fait d’avoir été déposée avant que la première ministre ait prononcé son discours de politique générale : on se défiait avant même de l’avoir écoutée.

Mais à quoi a-t-elle servi ? Il y a différentes façons de l’évaluer selon le point de vue qu’on adopte. Le journal Libération d’hier présentait différents points de vue. Son titre de Une, « La défiance, et après ? » était ambigu. On pouvait le lire comme « à quoi ça sert ? » ou comme « quelle sera la suite ? ». A l’intérieur, un autre titre, « La gauche en pole opposition », semblait signifier que la gauche était désormais en tête du combat. Mais l’éditorial, titré « Fragile », évoquait un « coup d’épée dans l’eau », épinglait Jean-Luc Mélenchon qui « qui donne à chacune de ses interventions l’impression d’avoir remporté la présidentielle et les législatives » et soulignait en même temps que l’enjeu de cette « motion de défiance » était de « cimenter l’union de la gauche ».

En effet, le but de la France insoumise était de se compter, de vérifier que ses alliés allaient voter comme un seul homme son texte. Mais le compte n’y était pas. Non seulement la mention, recueillant 146 voix, a montré à l’évidence que la gauche est minoritaire, mais surtout il manquait six voix, celles de six socialistes qui n’ont pas voulu la voter. Et c’est là que le bât blesse. Car Fabien Roussel, le leader communiste, commence aussi de son côté  à donner des signes d’exaspération, allant  jusqu’à appeler Mélenchon « Vladimir Mélenchon ». On fait mieux, dans le genre Union de la gauche !

Quelle sera la suite ? Je n’en sais rien. Les socialistes, les écolos et les communistes sont allés à Canossa pour obtenir des sièges et la France insoumise espérait qu’ils se fondent dans leur groupe. Mélenchon l’a d'ailleurs suggéré juste après les élections, il s’est heurté à trois refus . Quatre groupes, donc. Unis dans la méfiance (le mot est d’ailleurs faible, il faudrait plutôt combattre Macron que de s’en méfier). Mais comme l’a dit je ne sais qui (j’ai entendu ça à la radio), plutôt que de censure, la motion était-elle de posture ? Et il est un peu désespérant de voir la gauche (momentanément ?) unie se contenter de postures ou de tumulte. Pendant ce temps madame Le Pen peaufine une image de respectabilité. Avez-vous remarqué? Pendant que les députés de la France insoumise font du bruit et se comportent de façon un peu débraillée, à l'extrême droite on se donne des airs de parti de gouvernement. Si nous n'y prenons pas garde, Le Pen pourrait bien réussir dans cinq ans ce que Mélenchon a raté trois fois...

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fleche7 jullet 2022: Absence...

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 Je n’ai guère été présent ces derniers temps, mais je peux faire état d’un mot d’excuse. En effet je mets la dernière main à un livre qui devrait paraître en septembre, Tant mieux si la route est longue, souvenirs de souvenirs 1942-2022. En fait il s’agit de mes Mémoires, je vous tiendrai au courant.

Ci-dessous, cependant, un extrait que j’ai reçu d’une copie de philosophie, au baccalauréat, de juin 2022. Bonne lecture.

« L’etat ne devait pas decider car l’etat ne conait pas le passer de chacun, elle ne c’est pourquoi cela et arrive. L’etat de conais rien de cet perssonne sont but peu etre dans le but de faire une bonne action. Ou simplement d’aider ca famille. Si les gent sont bien eduquer et bienveillan nous navons pas besoin de l’etat. Le respect mutuel sufis pour remplacer l’etat comme cet celebre citation « vivre et laisser vivre » qui nous viens des trancher pendant la seconde guerre mondiale. Pendant le revolution française il n’y avez pas d’etat pourtant cela avais bien marcher ou pendant les romains avec leur lois dent pour dent, oeille pout oeille. Ce que tu fait a l’autre on te le fait. Il y a encore des civilizations sans etat reconnue dans le monde pourtant ces  civilisations ce porte bien alors que ce n’est pas l’etat qui juge ci ceci et juste ou pas. La notion de juste et pas compliquer car celle-ci et différente  pour chaque persone. Et ne sont jamais la meme ».

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Juin2022




 

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fleche20 juin 2022: Et le vainqueur est...

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Et le vainqueur est… Avant de tenter de répondre à cette question, regardons les commentaires de quelques-uns des  principaux intéressés. Mélenchon, qui samedi encore disait que ce matin il attendrait un coup de téléphone de Macron lui demandant de former un gouvernement a déclaré « la déroute du parti présidentiel est totale » et pour son alter ego Manuel  Bompard « la majorité a connu une défaite historique » . Quoiqu’il en soit nous savons que Mélenchon ne sera pas premier ministre. Côté PR  Eric Ciotti parle lui aussi  d’un « macronisme en déroute » et le responsable de son parti, Christian Jacob,  annonce que « les LR ont obtenu de très bons résultats » (en fait ils sont passés de 130 à 61 députés, une baisse de plus de 50%). Du côté des macronistes dont les résultats (245 députés pour Ensemble) sont encore plus bas que la fourchette basse des prévisions, c’est un peu la cacophonie. Ils ne parviennent sans doute pas à se mettre d’accord sur des éléments de langage… Mais il est, de mon point de vue, satisfaisant de voir que des socialistes qui avaient couru à la soupe en 2017, retournant leur veste pour prendre une place importante dans la macronie (comme Christophe Castaner, Richard Ferrand ou Brigitte Bourguignon) ont été battus. Marine Le Pen de son côté a déclaré être « surprise » par les résultats de son parti. Bref, tout cela est un peu désordonné  mais ce qui est sûr c’est que la France est de plus en plus à droite et que la situation à l’Assemblée nationale risque de rappeler furieusement à celle de la quatrième république.

Si nous entrons un peu dans les détails des résultats  à « gauche », nous voyons que le Parti Communiste conserve à peu près le même nombre de députés, tout comme les socialistes qui baissent à peine, que les écologistes sont ceux qui connaissent la plus grande progression ( de 1 à 15 députés)  et que la France insoumise connaît aussi une bonne progression, multipliant le nombre de ses députés par un peu plus de 4 (passant de 17 à 75 députés).

Paradoxalement, et c’est là où nous retrouvons la quatrième république, le Parti républicain, qui perd plus de la moitié de ses députés (de 130 à 61), se retrouve en position de force : sans eux Macron aura du mal à gouverner.

Restent les lepénistes.  A force d’écouter les rodomontades de Mélenchon, on les avait oubliés, négligés. Or c’est eux qui connaissent le plus grande progression, multipliant le nombre de leurs députés par 11 (de 8 à 89). Et du coup si, comme il est probable, les quatre partis constituant Nupes créent des groupes parlementaires séparés, c’est le RN qui sera mathématiquement la première force d’opposition, passant devant les 75 députés de la France insoumise. La presse a beaucoup parlé ces derniers jours de la commission des finances qui devrait être présidée par la Nupes, mais Macron pourrait très bien jouer sur cette confusion en y faisant élire un lepéniste…

Bref, qui est le vainqueur ? Mathématiquement, c’est le Rassemblement National. Et du point de vue stratégique, les Républicains qui sont mathématiquement le plus grands perdants, sont en même temps ceux qui auront stratégiquement le plus de latitude.

Comme je le disais plus haut, la France est de plus en plus à droite. Et Marine Le Pen, qui a parfois dit qu’elle ne serait plus candidate, pourrait bien avoir ses chances à la présidentielle de 2027. Ca donne froid dans le dos. Et la joie des électeurs de la Nupes semble un peu irréfléchie.

 


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fleche14 juin 2022: Conte de campagne, comptes de campagne

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Il y a plusieurs enseignements à tirer de ce premier tour des élections législatives, et tout d’abord que c’est une belle claque face à l’arrogance des petits marquis du macronisme.  Bonne nouvelle, non ? En revanche, les résultats de la NUPES sont plus délicats, et plus intéressants, à analyser. Ici, il faudrait soupeser les chiffres avec soin. Peu importent la petite polémique en cours, et les débats d’apothicaire, pour savoir qui est arrivé en tête. La NUPES a en gros obtenu 25,7% des suffrages exprimés, disons 26%. Or, au premier tour en 2017, en additionnant les résultats du PCF (2,72% des suffrages exprimés), de LFI (11,03%), du PS (7,44%) et des écologistes (4,30%) on arrivait à un total de 25,49% des suffrages exprimés, c’est-à-dire en gros la même chose. Et je ne compte ni les radicaux de gauche ni les divers gauche. Et si nous prenons le premier tour de la présidentielle de cette année, en additionnant les scores de Mélenchon (21,95%), Jadot (4,64), Roussel (2,28) et Hidalgo (1,75), nous arrivons à 30,63% des suffrages exprimés : les résultats sont donc plutôt moins bons.

Mélenchon a fait campagne avec une rhétorique se résumant essentiellement à une phrase, « élisez-moi premier ministre ». De ce point de vue, nous avons un échec presque certain : il n’y a guère de chance pour que la NUPES obtienne une majorité à l’Assemblée Nationale, et il faudra trouver un autre conte, un autre récit à servir aux électeurs qui se sont mobilisés. Mélenchon ne sera pas premier ministre. Mais,  en excellent stratège, il a montré sans le vouloir sans doute que la gauche unie pouvait être électoralement efficace, même si elle reste faible. Il a obtenu un succès stratégique évident, mais pas politique : il n’a pas fait augmenter les voix de gauche mais les résultats prouvent  que cette gauche existe. Depuis des années Mélenchon se refusait  à parler de gauche, il vomissait ce terme, préférant parler d’union populaire, et voilà que la gauche unie rappelle qu’elle peut exister.  Tout notre problème à venir est qu’elle ne sera pas viable autour de Mélenchon. Dans une semaine, nous aurons des chiffres précis en nombre de députés, et je ne prends pas de gros risque en disant qu’ils montreront que ni les communistes ni les socialistes n’auront gagné grand-chose, que les écologistes auront enfin des députés mais que seule la France Insoumise retirera des gros marrons du feu, multipliant largement le nombre de ses députés. C’est ce que je disais en parlant de DUPES dans mon précédent billet.

Le conte de campagne de Mélenchon, face aux comptes de campagne, nous montrent que cette union aura surtout été profitable à ceux qui depuis des années n'en voulaient pas.


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